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A Young Doctor’s Notebook

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Première saison finie (4 épisodes de 22 minutes), seconde saison en cours

Sky (UK)

Adaptation d'un recueil de nouvelles de Mikhaïl Boulgakov

Année : 2012 – ….

Genre : historique, entre humour et drame

Acteurs : Daniel Radcliffe, Jon Hamm, Adam Godley

 

RESUME :

Les débuts d'un jeune médecin russe sur les champs de bataille de la Première Guerre mondiale.

(www.allocine.fr)

 

 

MON AVIS :

Rien ne me destinait à regarder cette série. C'est que je ne suis pas férue d'auteurs russes (honte à moi) et les aventures d'un docteur perdu au fin fond de la Russie pendant la période de la première guerre mondiale ne m'attiraient pas à la base. Mais de voir deux acteurs aussi différents que Daniel Radcliffe et Jon Hamm jouer le même rôle a attisé ma curiosité et je me suis dit « tentons, on verra bien ». Je ne m'attendais pas à quelque chose d'aussi amusant et sombre à la fois, d'aussi enlevé et simple. Une réussite à laquelle j'ai accroché dès les premières minutes.

 

 

Alors qu'il est au bord de la déchéance, un docteur relit ses journaux de jeunesse et se remémore ainsi ce qui l'a doucement amené là où il en est. Tout jeune, il est arrivé dans un hôpital dans un coin perdu de la Russie. Succédant à Léopold Leopoldovich (si si), bien aimé médecin malheureusement mort, il a eu du mal à s'imposer en tant que figure d'autorité avec son visage enfantin, son diplôme trop frais et son manque flagrant d'expérience. Nous découvrirons ainsi ses diverses aventures cocasses mais également sa lente chute vers la dépendance à la morphine.

 

 

Que dire si ce n'est que je suis surprise d'autant aimer cette série ? C'est que ces quinze dernières années, j'ai fait quelques tentatives de lecture d'auteurs classiques russes, ce surtout pour essayer de comprendre la fascination de nombreux lecteurs pour ceux-ci, sans jamais réussir à finir un de leurs livres. Je ne veux pas généraliser cette constatation à toute la littérature russe, je veux parler par là de ces noms qui viennent en tête quand on pense à la chose : Dostoïevski, Tolstoï, Gogol, Tourgueniev ou encore Boulgakov donc. Ce sont les Carnets d'un jeune médecin de ce dernier qui sont ici mis en images. Je ne saurais dès lors pas vous parler de la fidélité de l'adaptation mais si le recueil ressemble à la série, il me le faut de suite. Je vais certainement tenter dans un avenir proche de mettre la main dessus pour vérifier la chose par moi-même.

 

 

Mais pourquoi donc suis-je tombée sous le charme de cette série ? L'humour, tout simplement. On ne s'attend pas forcément à rire en regardant la vie d'un docteur dans un endroit ravagé par la misère. Et pourtant. C'est que le regard décalé est extrêmement travaillé ici. De plus, la structure de l'histoire, originale s'il en est, permet de nombreux jeux de contrastes. Tout commence dans le « présent » du docteur en tant que Jon Hamm, « âgé », malade, recherché pour on ne sait quel crime et peut-être mourant, difficile à dire vu son état. Il retrouve ses carnets et se met à les relire. Cette lecture est illustrée par sa présence (physique mais fantomatique, il n'est visible que par son double) auprès de son jeune « moi », incarné par Daniel Radcliffe. Choix étrange, les deux hommes ne se ressemblant pas et n'étant même pas de la même taille (ce qui me fait penser que le personnage de Radcliffe doit être très jeune – il dit en plaisantant qu'il a 15 ans à un moment, mais il ne doit pas être loin de cet âge, autrement je ne comprends pas la différence flagrante). Et pourtant, ça fonctionne. Plus que bien. Les mystères de l'alchimie entre acteurs je suppose. Cette « rencontre » entre le passé et le présent de l'homme donneront naissance à plusieurs scènes étonnantes, oscillant constamment entre humour et désespoir.

 

 

C'est d'ailleurs toute la série qui repose sur cet équilibre délicat, le ton étant franchement drôle la plupart du temps, mais d'un humour loin d'être salace, plutôt naïf et ironique à la fois. Nous verrons se succéder les patients les plus étranges, entre l'homme qui continue à réclamer un simple remède pour la gorge sans vouloir rien d'autre alors qu'on lui apprend qu'il a la syphilis ou bien la femme qui s'amuse à assommer et étouffer tout le personnel médical pour exprimer son refus de voir une fille opérée. Et entre deux, la solitude, la désolation mais aussi la douleur, le docteur souffrant de douleurs à l'estomac qui le porteront peu à peu vers la morphine et la dépendance qu'elle crée.

 

 

Le tout est admirablement réalisé, dans des décors soignées, avec des interprétations impeccables et un sens du timing parfait. La seconde saison s'avère un peu plus sombre que la première mais bizarrement plus apaisée aussi. On verra si la suite est à la hauteur des cinq premiers épisodes (quatre pour la première saison et un pour la seconde).

 

 

N'hésitez donc pas. Les saisons courtes, la qualité d'écriture, la vivacité de réalisation et l'excellence de l'interprétation devront vite vous convaincre. Encore une bonne découverte donc, on dirait que le monde des séries a décidé de nous offrir de nombreuses perles ces derniers temps…

 

 

* * * *

 


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